La Grande Muraille de Chine

On vous a fait tout un grand article sur Pékin, et on n'a même pas été foutu de vous parler de ce que tout touriste à Pékin va voir : la Grande Muraille de Chine. Bien sûr qu'on y est allé. On a juste choisi notre tronçon avec attention : Jin Shan Ling. Éloigné de Pékin, mais possible de le voir dans une grosse journée depuis le centre de la capitale. Là, ce n'est pas comme à Badaling où une nouvelle fois se concentrent les chinois et où les restaurants sont les fast food internationaux. À Jin Shan Ling, on avait presque la muraille pour nous.

En dehors de la ville, la chaleur ne retombe pas énormément. La montée jusqu'à la crête nous fait suer à grosses gouttes. Nous distinguons la muraille au sommet, chaîne de pierres édifiée juste sous le ciel, dans une brume constante.

La marche d'approche était déjà éprouvante. La marche sur la muraille technique. Ce truc n'est pas fait pour marcher dessus. Ce n'est pas un bel escalier. Pentes vertigineuses et sans marches, marches de quatre étages, bref, s'il fallait se déplacer vite sur la muraille pour contrer l'ennemi qui se serait donné la peine de monter jusque là, c'était pas une mince affaire.

Pour autant on ne pouvait pas trop traîner parce que la journée reste quand même un peu courte pour faire l'aller retour depuis Pékin et ne permet pas la balade tranquille. On a donc envoyé quand même un peu de pâté (=on est allé au pas de course) sur l'édifice.

Que dire maintenant de cette muraille ? Que c'était quand même un truc de déglingo de vouloir construire un tel ouvrage il y a 2000 ans ? Ah, le code du travail du prisonnier politique (oui, déjà !) était bien utile. Mais quelle folie quand on se rend compte de la réalité du terrain. Pourquoi se donner tant de peine à monter toutes ses pierres, les installer une par une pour au final les faire former des tours aux dimensions extravagantes, alors que d'après les historiens, Gengis Khan avait compris qu'il suffisait de soudoyer les gardes postés pour franchir la muraille. « La force d’un mur dépend du courage de ceux qui le défendent ». La muraille n'eut donc jamais de grande utilité : les mongols passèrent tranquillou pour instaurer leur domination sur l'Empire, les européens et les japonais ensuite sont arrivés par la mer. Beaucoup de mal pour rien, mais un joli ouvrage à visiter, impressionnant sur les quelques tronçons conservés dans les alentours de Pékin, et qui se maintiennent aujourd'hui sans doute grâce au tourisme.

En bon touriste ayant dépensé plein de yuans et plein d'énergie pour voir la muraille, le soir, on s'en est allé manger comme des bœufs dans un bon restaurant à Pékin, pour recharger les batteries après cette journée tant éprouvante.