Sur le Baïkal, l'île d'Olkhon
L'île d'Olkhon, qui ne se prononce surtout pas avec un vieux gros "K" appuyé, est la plus grande île du plus grand réservoir d'eau douce au Monde (sous forme de lac), le lac Baïkal. Le lac Baïkal c'est donc un truc dément de par les chiffres qui le caractérisent. Longueur, largeur, profondeur, amplitude thermique sur une année, nombre de vaches par habitant, et les dimensions de l'île d'Olkhon ne sont pas en reste.
Après quatre jours de train, nous sautons illico dans un minibus conduit par l'Homme qui ne sourit jamais mais qui appuie fort sur la pédale, et six heures et demie plus tard, après avoir pris un bac, nous débarquons à Koujhir, village principal de l'île, flanqué sur sa côte ouest. Nous avions besoin de calme après quatre jours de martèlement régulier du rail.
Les paysages de l'été sont tout bonnement réconfortants. Il se dit qu'en hiver c'est une tout autre affaire, mais que c'est encore plus beau. Une couche de glace d'un mètre fait que la traversée se serait faite directement en bus, et que ça aurait été même plus rapide. Il est pourtant difficile de s'imaginer ce que cela est en hiver, en randonnant à travers ces forêts de pins, si secs que l'on a l'impression que tout peu s'embraser pour un oui ou pour un non, ou sur ces dunes incompréhensibles par leur présence autour d'un lac, et qui doivent donc être enneigées de longs mois chaque année.
Le relief est celui des Vosges, et le point le plus haut de l'île pas beaucoup plus bas que le Ballon d'Alsace. Également, lorsque le soleil tape, il tape, et nous nous en sommes rendu compte lors de nos deux journées de randonnée sur l'île. Quand le vent se lève, on ressent une bise rafraîchissante, qui fait que le coup de soleil, est aussi violent qu'en Bretagne. Après, le lac à lui seul, amène quand même quelque chose qui est quand même un eu différend de la Bretagne et des Vosges. Un peu, oui. Dernière comparaison hasardeuse : on dirait également un peu l'Écosse, avec toutes ces bestioles qui vous volent à la gueule, sauf que les moutons sont des vaches.
Vouloir se baigner dans le lac est une affaire de Russe ou d'inconscient. L'eau n'est pas chaude, c'est le moins que l'on puisse dire. Devenue lieu de villégiature, l'île est en chantier dans et autour des quelques petits villages de far-west (alors qu'on est complètement à l'est pour le coup !) qui la composent. Les nouvelles constructions, prévoient de petites piscines au cas où. Les autres constructions, toutes de bois, soulignent l'engouement que suscite l'île aujourd'hui. On a le sentiment que cela va encore grandir, et que dans dix ans, les familles d'Irkoustk et les touristes du Transsibérien, se retrouveront pour passer des étés pépouzes et sportifs, mais en beaucoup plus grand nombre. Nous aurions plaisir à y repasser pour contrôler tout ça.
Si nous n'avons vu que très peu de l'île lors de nos deux jours de randonnée, c'est que nous n'avons pas voulu participer aux excursions organisées mais qui pourtant font découvrir les splendeurs de l'île, en sa pointe nord et en sa côte est. Faire des tours en bus dans ce cadre là, entre quatre puis trois jours de train, ne nous a pas enthousiasmé outre mesure, et nous préférions nous perdre seuls dans cette sympathique compilation de paysages. Et tant pis si nous avons raté des choses, nous avons passés trois jours qui nous ont donné la pêche, et nous devrions en principe en voir d'autres, des sacrées choses.